« C'est émouvant de constater que c'est la génération après la mienne qui se passionne autant pour mes films. Le garçon qui se consacre à mon site web français a dix-huit ans... C'est incroyable. » Brian De Palma, CinéLive, mai 2002 |
onstre sacré du cinéma américain, personnage fascinant à la fois adulé et détesté, Brian De Palma a tout au long de ses quarante années de carrière excellé dans plusieurs genres cinématographiques. Souvent décrié pour la violence de ses films et accusé de copier Hitchcock, ses films sont pourtant loin d'être réductibles à de simples plagiats peuplés de tueurs fous et de meurtres sanguinolents. Ce génie du 7ème art est aujourd'hui un des derniers réalisateurs révélés à la fin des années 60 à mériter encore tout notre respect pour la qualité de ses œuvres. Et avec l'arrivée d'Internet, le réalisateur s'est aperçu qu'il pouvait compter aujourd'hui sur une communauté de fidèles, toujours prêts à défendre ses films. S'il s'est beaucoup inspiré d'auteurs qu'il admirait, aujourd'hui son héritage dans le cinéma est impressionnant. Rien que son remake mythique de Scarface a déjà largement influencé le film de gangsters, notamment dans le cinéma asiatique. Il suffit pour s'en convaincre d'examiner les références à ses films par les générations de réalisateurs qui ont suivi, de John Woo à Eli Roth, en passant par David Fincher ou encore bien sûr, Quentin Tarantino, fan de la première heure. « On a toujours besoin de héros, par exemple l'un de mes réalisateurs préférés quand j'avais une vingtaine d'années était Brian De Palma, a déclaré Tarantino au "Charlie Rose Show". J'étais vraiment un inconditionnel de ce qu'il faisait, comme on peut l'être d'un acteur ou d'un sportif. J'attendais chaque nouveau film pour y aller à la première séance, je découpais des articles de presse que je gardais dans un album "Brian De Palma"... » Bien que je connaissais Mission: Impossible pour l'avoir découvert au cinéma à sa sortie, et Les Incorruptibles qui passait régulièrement à la télévision, mon intérêt pour les films de Brian De Palma n'est vraiment apparu que vers la fin des années 90, lors de la découverte de Carrie, diffusé en VF en deuxième partie de soirée sur M6, à l'époque des "Jeudis de l'Angoisse". Body Double est passé peu de temps après sur France 2 : deuxième choc. Appréciant de plus en plus ce que je voyais de ce cinéaste, je me mis en tête de découvrir toute sa filmographie. Se sont ainsi succédés Blow Out, Dressed to Kill, Phantom of the Paradise, Scarface, Snake Eyes, etc. J'ai visionné pratiquement toute sa filmographie d'un trait, dépensant mon temps et mon argent pour rechercher des perles rares comme The Wedding Party, Get To Know Your Rabbit et à l'époque où le DVD n'existait pas encore, The Fury et Sisters. Alors devenu un inconditionnel de son cinéma, je découvre qu'il est également le réalisateur d'un film dont le début m'avait marqué durant mon enfance. La scène est située en pleine guerre du Vietnam, et montrait un soldat américain (incarné par Michael J. Fox) qui se retrouvait pris au piège une nuit dans la jungle, pendant que les tirs font rage, enseveli jusqu'au torse dans un souterrain ennemi : Casualties of War, Outrages en français. Voir la grande star de Retour Vers le Futur prise dans un tel piège, pour le petit garçon que j'étais, c'était d'un suspens épouvantable. Bien sûr, je n'ai pas vu la suite plus choquante du film à cette époque-là... En 2002, le livre d'entretiens réalisé par Samuel Blummenfeld et Laurent Vachaud est paru. À cette occasion, j'ai eu le privilège de rencontrer Brian De Palma qui vivait alors à Paris. Suite à un court entretien, je l'ai retrouvé par la suite notamment pour la rétrospective de sa filmographie au Centre Pompidou, et même sur le tournage d'un de ses films, Le Dahlia Noir. Appréciant le travail que je lui consacre, il accepte que je l'interviewe régulièrement. Conçu par un fan hardcore des films de Brian De Palma, ce site a pour but de faire partager cette passion avec autres fans du cinéaste comme avec ceux qui voudraient avoir plus d'informations sur son travail. Je vous souhaite une très agréable visite sur mon site. Romain Desbiens. |